Promesse de la science : la science moderne a pour but aussi peu de douleur que possible.[Nietzsche]

Promesse de la science : la science moderne a pour but aussi peu de douleur que possible.[Nietzsche]

Les technologies du futur

Les technologies du futur

Essai de prospective (I)

C'est bien d'un essai dont il s'agit car étudier les avenirs possibles demeure un fameux défi tant l'avenir est indéterminé, en évolution constante, se conjuguant au conditionnel.

Comment dès lors se représenter le futur ? Pour les romanciers et scénaristes passionnés d'anticipation ainsi que pour les ingénieurs d'études et les sociologues, le futur est représenté soit positivement soit négativement.

Si le futur s'annonce positivement, on s'attend à des progrès dans tous les domaines et notamment dans les technologies. Pour le dire simplement, on s'imagine que tout sera plus simple, plus rapide, plus pratique, etc. Les critères comme les superlatifs ne manquent pas. 

Vu sous cet angle, l'homme aurait les moyens de ses ambitions et rien ne lui serait impossible. Cette vision du monde a naturellement la faveur du public tant qu'il garde l'espoir de bâtir un "monde meilleur", encore faut-il s'accorder sur la définition de ce qualificatif très relatif et subjectif. C'est cette vision positive et progressiste que nous allons développer dans cet article.

Si le futur s'annonce négativement, on prend le pire de chaque système technologique ou social par rapport aux normes existantes et on l'extrapole jusqu'au comportement totalement instable, incontrôlable et imprévisible. On aboutit alors au déréglement général des systèmes au sens large, au chaos, avec toute les violences, abus et perversions que cela peut entraîner. A l'inverse d'une vision positive du monde, les attitudes négatives et autres "défauts" ne manquent pas pour qualifier ce genre de futur. Il existe néanmoins un certain public défaitiste et pessimiste adepte de cette vision sombre du monde.

Dans les deux cas, l'imaginaire met au défi les ingénieurs et les sociologues les plus talentueux. 

Mais la vie nous rappelle tous les jours que la réalité dépasse la fiction. Les crises financières et socio-économiques brisent souvent les rêves. Rappelez-vous les grandes crises du capitalisme de 1873, 1929, 1973 et 2008. Toutes ont porté un frein à l'ambition des hommes durant plusieurs années.

Un pari Pascalien

Ainsi que nous le disions dans l'article consacré à l'avenir des sciences, discuter de prospective et des tendances de l'évolution technologique revient presque à faire un pari Pascalien (Cf les "Pensées" de Blaise Pascal où il parie sur deux hypothèses opposées ayant la même probabilité). Pour le dire simplement, on réussit ou on se plante royalement !

En effet, décrire l'avenir revient au pire, au départ d'une idée géniale, à s'égarer sur des voies royales mais qui s'avèrent finalement trop complexes ou sans issue ou à se fourvoyer dans un dédale d'élucubrations, de concepts et d'inventions chimériques dignes d'un mauvais roman de science-fiction. Au mieux, on aborde le sujet en espérant avoir bien identifié les projets actuels les plus porteurs d'innovations et qui seront les plus appréciés du public, car c'est finalement lui qui jugera l'intérêt du produit.

Document http://ewic.bcs.org/

Mais cela reste très délicat à déterminer quand on sait combien la recherche dépend des idées géniales des inventeurs mais également des subsides qu'on leur attribue. Or, si on peut espérer que les premiers survivront le temps de mener leur projet à terme, les seconds dépendent non seulement de critères objectifs mais également de l'état socio-économique de la société et des priorités du monde politique. Que l'un ou l'autre vienne à manquer ou à changer d'avis, et c'est parfois plusieurs décennies d'études et de recherches qui sont anéanties.

Qui s'occupe de prospective, le secteur privé ou le secteur public ? Malgré l'existence de grands projets publics, il faut relativiser l'intérêt du gouvernement pour le sujet qui préfère en laisser la direction aux entreprises privées, bien que celles-ci attendent également des gestes du gouvernement (fixation d'une stratégie économique, aides financières, etc). 

Pour ne citer qu'un exemple, en France, le département de "Concertation et Prospective" dépend du... Ministère de l'Ecologie ! C'est déjà significatif de l'intérêt que porte le ministre de l'Industrie, de l'Education ou du Développement à ces questions : aucun ! Si vous n'en êtes pas convaincu, il y a un chiffre qui ne trompe pas. Ce département dispose d'un budget de 100000 € par an. Il le réserve à des actions de valorisations à long terme, notamment l'aménagement du territoire (estuaire, zones agricoles, etc). Nous sommes loin de la nanotechnologie, de la bionique, de l'astronautique ou de la domotique !

Pour étudier ces technologies, nous devons donc nous tourner vers les laboratoires universitaires, les entreprises privées (et parfois nationalisées), les fondations et... le Ministère de la Défense américain !

L'échéance

A quelle échéance portera notre revue ? Quand on parle d’avenir, on s'imagine dans plusieurs centaines d'années ou des millénaires. On peut rêver, cela fait plaisir, mais ce n'est guère réaliste et carrément inutile car invérifiable.

Si nous voulons nous accorder le moins d'erreur possible, mieux vaut nous limiter à un délai raisonnable d'une génération, car à plus longue échéance tous les experts en prospective se sont toujours fourvoyés faute de réalisme. 

En effet, ainsi que nous l'avons expliqué, en dehors des bureaux d'études, l'infuence des facteurs socio-économiques et politiques peuvent difficilement être évalués à si long terme et viennent grever l'imagination d’une marge d’erreur très importante. Autant donc ne pas relever un défi à long terme que nous savons perdu d'avance (et de toute façon nous ne serons plus là pour vérifier sa réalisation).

Nous allons donc décrire ce que sera probablement notre quotidien de demain, d'ici 2030, en nous basant sur l'état des sciences et des technologies actuels, les seules certitudes que nous possédons pour extrapoler ces idées. Avec un peu de chances nous serons encore de ce monde pour corriger le texte le cas échéant !

Les sujets

Nous n'aborderons dans cet article que les innovations technologiques, et encore, limitées à quelques produits phares qui feront demain partie de notre quotidien, histoire d'être aux avant-postes de l'avenir pour notre plus grand bonheur.

Nous allons passer en revue les technologiques suivantes :

- Les écrans souples OLED

- Le papier électronique

- Les vêtements intelligents

- La nanotechnologie

- La médecine à l'ère numérique

- La domotique

- La voiture du futur

- L'ordinateur du futur.

Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive, car nous pourrions également décrire beaucoup d'autres projets innovants (concernant les systèmes de propulsion, le génie civil, l'armement, l'imagerie, la cybernétique, ...), y compris dans les domaines scientifiques (génétique, soins de santé, météorologie, océanographie, astronautique, écologie, ...) ou sociaux (système judiciaire, politique, ...), mais englober autant de sujets serait trop vaste. Certains d'entre eux sont néanmoins discutés dans d'autres articles.

Les écrans souples OLED

Les écrans envahissent notre vie. Depuis le tube cathodique des années 1930 (les premiers postes de télévision américains) à l'écran plat des années 2000, nous assistons à une véritable révolution technologique.

De la télévision au GSM en passant par l'écran d'ordinateur, l'APN et l'album photo-souvenir numérique, les écrans plats sont partout : domicile, bureau, voiture, ... 

Les applications des écrans plats ont débordé le secteur multimédia pour s'adapter aux exigences des utilisateurs, qu'ils soient à domicile, en vacance ou sur leur lieu de travail.

Document AFP/Yoshikazu Tsuno.

Les écrans souples sont à portée de main. A gauche, le vidéo-bracelet de Vodafone. A droite un écran OLED

La taille des écrans s'est adaptée aux périphériques; elle varie du mémo-stick pas plus grand qu'un ongle à celui de l'écran mural de plusieurs mètres carrés. 

La révolution des écrans plats est surtout celle des écrans souples. Cette révolution technologique se base sur des diodes lumineuses organiques, ce qu'on appelle les OLED.

Tout a commencé avec les diodes électroluminescentes (LED) qui ont permis de concevoir et de développer des systèmes d'éclairages de plus en plus sophistiqués tout en limitant leur dimension.

Puis sont apparues dans les années 1970 les calculatrices ultra plates munies d'écrans LCD ou TFT (plasma) qui furent bientôt capables d'afficher des graphiques en haute résolution. Cette technologie fut ensuite appliquée aux GSM et plus récemment aux PDA (Personal Digital Assistant genre PocketPC).

L'écran OLED développé par Sony (2007).

Malgré une saturation du marché de la téléphonie mobile au sens large, les experts estiment que cela va continuer à croître et se développer, touchant de plus en plus de secteurs. Les fabricants imaginent déjà utiliser des écrans souples dans toutes sortes d'applications : les vidéos-bracelets, les affiches publicitaires, dans les journaux, les magazines, les vêtements, etc.

Même le Ministère de la Défense américain et les compagnies d'astronautique envisagent de munir les militaires et les astronautes d'écrans souples (fixés sur l'uniforme, au dessus de la combinaison ou portatif) pour garder le contact ou pour interroger des bases de données. 

Indirectement, ces écrans souples permettront de faire des économies de papier (et de déchets). Cela nous offre une transition idéale pour découvrir le papier électronique.

Le papier électronique

Vers 2020, on envisage de remplacer les journaux ou les livres par des écrans souples OLED exploitant la technologie EPD (electronic paper display) et une encre électronique (e-ink). Ce dispositif pourrait être exploité dans le cadre de l'édition, de l'éducation, des loisirs et même du commerce. 

A l'heure de l'informatique et des liaisons radiofréquences, la mise à jour des informations serait assurée automatiquement en passant l'appareil près d'une borne d'émission. Inversement, vous pourrez vous abonner à des services Internet qui mettront vos magazines et vos livres électroniques automatiquement à jour sans que vous n'ayez à les manipuler !

A lire : Kindle, le lecteur de livre électronique d'Amazon (sur le blog)

La société américaine Plastic Logic devrait commercialiser le premier journal électronique sur écran souple en 2008.

Fini également les blocs-notes, les carnets d'adresses, les cartes routières et les journaux encombrants. Une feuille souple et légère de format A4 ou A5 vous permettra d'afficher n'importe quel texte ou image avec une qualité supérieure à celle du papier (150 ppi). 

La société Plastic Logic commercialisa les premiers journaux numériques sur écran souple de 10" en 2008. De son côté, Sony vend son « eBook Reader » au prix de 350$.

Imaginez également un rouleau de papier ou un film électronique de la taille d'un crayon. Chaque fois que vous le déroulez, vous affichez un texte ou une image différente. Le contenu est mis à jour instantanément. Vous pouvez ainsi obtenir les dernières nouvelles par exemple, comme vous lisez aujourd'hui votre journal du matin.

Enfin, en prenant un livre électronique, vous l'ouvrirez toujours à la dernière page que vous avez lue. S'il s'agit de l'enregistrement d'un concert, vous mettrez votre oreillette sans fil (par ex. Bluetooth) pour écouter votre groupe favori.

Bientôt, ces technologies multimédia seront incorporées à nos vêtements. Ce sera le sujet du prochain chapitre.



28/11/2009
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